De retour de Paris, après deux jours de formation avec la Doctoresse Karen Overall. Des sujets fortement intéressants mais malheureusement survolés, de par le temps qui manquait et aucune place pour poser des questions.
Dommage...
Dans les premiers thèmes abordés, le mythe de la dominance est revenu sur la table ainsi que des problèmes de terminologie linguistique.
On y apprend que le mot dominance est apparu seulement dans les années 40, lors de la deuxième guerre mondiale, donc très grosse période d'inquiétude. Ce mot fût à l'époque utilisé et publié dans la littérature scientifique, lors d'études sur les comportements des rats en laboratoire. C'est seulement à partir de cela, que ce mot sorti complètement du contexte "laboratoire et espèce" a été transposé à l'éducation canine. Et malheureusement lors de ces études, le mot dominance n'avait en plus, pas du tout la même connotation hiérarchique que l'on veut bien lui approprié à l'heure actuelle. On y apprend par exemple, que le mot dominance a été utilisé à l'époque pour décrire les interactions territoriales entre oiseaux, quel rat s'accouplait en premier... Encore une fois, aucun rapport avec nos chiens, ni la relation qui nous lie à eux. D'une publication scientifique, on en a fait une généralité en le sortant complètement du contexte d'origine!
Si la dominance n'existe pas, la soumission également (encore une fois pas dans la définition de la langue française). Mais est à remplacer par la notion de désengagement.
Aucune terminologie, ne mérite de nous rendre brutal dans l'éducation ou nos relations avec les chiens.
D'où l'importance de faire extrêmement attention à ne pas étiqueter les comportements pour éviter de biaiser la signification ou les comportements observées, donc à les interpréter de manières totalement erronées.
Abandonner ces étiquettes, concept déjà évoqué par la Doctoresse Susan Friedman, afin de comprendre les situations du point de vue du chien en ayant une approche bienveillante et empathique.
Les étiquettes ne structurent pas les relations sociales, au contraire.
Nous avons pu également comparer des exemples au sujet de l'anxiété de séparation, basés sur la dominance ou basés sur une approche moderne bienveillante, cognitive et basés sur la neuroscience.
Combien de nous proposons:
D'ignorer le chien en arrivant jusqu'à ce qu'il soit détendu au lieu d'aider le chien à se détendre car il se trouve en détresse?
De ne pas toucher le chien jusqu'à ce que le chien ne quémande plus d'attention au lieu de lui parler calmement pour le calmer, car le chien, une fois de plus est en détresse?
Ignorer le chien 30 minutes avant de quitter la pièce au lieu de répondre aux signaux de détresse?
...
Malheureusement les vieilles habitudes ont la vie dure. Ces méthodes basées sur la dominance provoquent beaucoup de stress, anxiété, peur, résignation, état dépressif et amènent beaucoup de dégâts par le biais de modifications neurochimiques. Est-ce cela, que nous voulons partager avec d'autres êtres vivants???
Le cerveau du chien ne se résume pas que à l'image ci-contre. Les chiens sont des animaux cognitifs. Il y a des empreintes dans leur ADN qui suggèrent une convergence ou coévolution avec les humains dans les schémas neurochimiques. :-)
Ouh là, j'entends et ai déjà entendu à maintes reprises: Tu ne peux pas comparer un humain, à un chien. Les humains ont une âme, sont plus intelligents...
Peut-être, à chacun de penser ce qui lui convient. Sauf que le système neurologique et l'ADN sont identiques à plus de 95%.
Nos approches en modifications comportementales doivent à l'heure actuelle, également tenir compte des neurosciences et de l'épigénétique. De travailler en opérant ne suffit pas toujours, même en étant le meilleur entraîneur, que la médication peut justement agir directement sur les neurones pour soulager.
Nous y apprenons également qu'une femme enceinte qui subit un stress intense affecte l'ADN du foetus qui agit sur la formation du cortex préfrontal, qui va provoquer des difficultés dans les apprentissages, des extinctions plus faibles envers des craintes conditionnées, un rétrécissement de l'hippocampe qui va provoquer des troubles de la mémoire... A son tour, il y aura également un impact sur la prochaine génération!!!
Tout ceci laisse songeur sur notre société mais également des générations de chiens à problèmes.
D'où l'importance de tenir compte des émotions du chien dans l'entraînement, que l'éleveur ait de bonnes connaissances...
Nous avons également discuté des comportements des chiens, en cabinets vétérinaires. Selon une étude, 78.5% des chiens étaient craintifs, sur la table d'examen. 13.3% des chiens ont dû être traîné ou porté pour y entrer. D'où, une fois de plus, l'importance d'investir du temps pour enseigner des comportements basiques, comme monter sur une balançoire (medical training). Qu'il existe d'autres méthodes pour faire des prises de sang, sans garrot, afin de moins stresser les chiens...
De traiter avant d'aller chez le vétérinaire, contre l'anxiété et la douleur, pour éviter une apparition des peurs post-opératoire.
Nous avons également parlé de la valeur/justesse des publications scientifiques. De faire très attention à tenir compte du contexte, de la taille de l'échantillon, origine de l'échantillon, qui finance... En résumé, rester critique et prendre un certain recul.
Nous avons également parlé de l'homéopathie, castration, phéromones apaisantes, trytophane qui selon les publications n'auraient aucun effet démontré.
On constate également que les chiens qui rentraient dans une étude, voyaient leurs problèmes s'améliorés d'eux-mêmes.
Effet placebo?
A chacun de se faire sa propre opinion.
L'étude sur les méfaits de la castration précoce en ce qui concerne la dysplasie, déchirement des ligaments et lympho sarcome est à prendre avec des pincettes. L'échantillon pour cette étude n'a été faites qu'avec des golden retrievers, provenant que d'une région, âgé de 1 an à 8 ans, nombre limité de chiens, réservoir génétique limité. Dans l'étude il est bien noté que leurs résultats ne peuvent être étendus sur d'autres races, ou même sur les chiens en général.
Le docteur Joël Dehasse en parle autrement: http://www.joeldehasse.com/books/castration.06.html
Donc à chacun, encore une fois, de se faire son propre avis.
A l'heure actuelle, la Doctoresse Jean Dodds revenait également en arrière, sur l'implication de la thyroïde, dans les agressions dirigées contre le propriétaire.
Tient, encore quelque chose qui a fait le tour du monde en quelques années et où l'on revient en arrière, suite à des études plus complètes! Le soucis est qu'il n'y a que l'armée qui a des fonds financiers illimités, notamment aux USA.
Donc à chacun de faire au mieux en résumé :-)
Des études sur la perception de l'homme, au sujet de la peur, chez le chien ont été également vu. Cela démontre également un manque de connaissance effroyable, de beaucoup de propriétaires et d'éducateurs mal formés!
Notamment sur une étude, nous pouvions observer que seulement 3 chiens sur 10 ont été reconnu avec des peurs, par des propriétaires de chiens avec peu d'expérience, contrairement au comportement
de joie.
Une autre étude, sur la supervision d'interaction enfant-chien montrait également une méconnaissance totale des propriétaires et montrait des décisions des parents à intervenir, qui présentent un risque pour l'enfant. Dans cette étude les propriétaires avaient des illustrations avec des interactions chiens-enfants et ils devaient dire, si dans ce cas précis, les parents devaient intervenir ou non. La conclusion des gens fait froid dans le dos. Par exemple la photo où un enfant tend et fait lécher un pot de yoghourt à son chien (les deux face à face, debout, dans un milieu ouvert, posture détendue du chien,...) était la photo où 77% des gens seraient intervenus, alors qu'il n'y aurait pas du tout eu besoin de le faire.
Et l'illustration où l'enfant était allongé sur le chien, dans le panier du chien, seulement 33% des gens seraient intervenu, alors que la situation présente un danger.
Cela laisse songeur sur la prévention à la morsure dans nos foyers et que les gens protègent leur chien de situations anxiogènes!
Les tests en refuge ont été également abordés pour évaluer les agressions.
Actuellement, les seuls travaux de recherche concernant les blessures causées par des morsures de chiens est que le taux de blessures et de fatalités est significativement plus élevé chez les enfants que chez les adultes.
Donc difficile de se baser sur une quelconque étude pour faire des évaluations valables. Des grilles d'évaluation objectives, plus complètes sur les postures prises par le chien dans différentes situations seraient un bon outil par exemple. Que ces évaluations soient remplis quotidiennement aideraient à percevoir le chien dans son ensemble. Travailler avec du personnel qualifié également.
Qu'il est important de connaître le contexte d'une agression avant d'interpréter. Que le contexte conduit tous les comportements.
Que le rôle de la douleur, la peur, l'anxiété et l'impulsivité sont à tenir, fortement en compte, dans la gestion des agressions. Que les schémas, de la démangeaison et de la douleur sont similaires. Donc, se poser la question d'un chien qui se gratte!
Malheureusement, l'évaluation de la douleur est difficile et un chien peut agresser pour anticiper une douleur.
Que la douleur peut générer des TOC.
D'autres thèmes ont été abordé mais je vais finir là...
Avant de faire un clin d'oeil à Caterina, lors de nos soirées bouffe végétarienne à Paris avec Roxanne et Monique:
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